Fleuve Noir, Anticipation - 1982
France, langue française.
Al Key travaille comme cosmonavigateur à
bord d’un vieux Dolphin YC-10 de la Cosmotraf. Il ne lui reste que deux ans
avant d’obtenir sa qualification et prétendre naviguer à bord d’un vaisseau
plus gros et plus performant comme le Trident IV ou le Squalus.
Mais il doit ronger son frein,
d’autant qu’il est en transit sur la déprimante Phobos et que le répondeur
automatique qui vient de le réveiller avec son message répétitif et sirupeux
lui fait bien mal commencer sa journée !
Ce qu’il ne sait pas encore, alors
qu’il ingurgite un semblant de déjeuner, c’est que cette femme dont il vient de croiser
le regard va chambouler sa vie.
Ce qu’il ne sait pas non plus,
c’est que parmi les quelques colons volontaires que le capitaine de son
vaisseau a été obligé d’embarquer au dernier moment, se trouvera cette femme.
Ce qu’il devine à peine, c’est
que les quelques mots partagés à bord avec elle vont hanter ses jours et ses
nuits pendants plusieurs semaines.
Ce qu’il ne saisit pas, ce qu’il
veut comprendre, c’est pourquoi, après lui avoir fait des avances, elle le fuit
pour ensuite disparaître totalement. Alors qu’il pressent que ce qu’il interprète
comme un coup de foudre semble bien réciproque.
Ce qu’il sait, c’est que sa vie
sera désormais dédiée tout entière à la quête de cette femme, à travers la
galaxie et bien au-delà de la Frange…
Mes étagères sont pleines de
bouquins divers. Il y a aussi, non loin de mon lit, ce qu’il est commun
d’appeler une PàL (pour Pile à Lire). D’ailleurs, dire
« une PàL » est incorrect, car le pluriel serait de mise tant
s’amassent les livres qu’il me tarde de dévorer.
En plus de ma passion avérée pour
le fantastique, se sont révélaient il y a quelque temps déjà deux domaines littéraires dit
« populaires » qui prennent de plus en plus d’importance :
l’anticipation et l’espionnage/polar.
Certes, il m’a toujours paru
évident que je sombrerais un jour aux charmes de ces genres.
Certes, le collectionneur qui
m’habite et qui vide mon porte monnaie savait bien que je finirais par craquer
devant ces cartons plein de Fleuve Noir
croisés à chaque vide grenier estivales.
Je suis faible. Et heureux de
l’être. Car oui, j’aime l’objet qu’est le livre. Oui, j’aime sentir cette odeur
de vieux papier. J’aime me dire que quelqu’un avant moi, il y a des décennies
de cela, a apprécié l’ouvrage que je tiens dans mes mains.
Mais je suis triste, cependant.
Car devant le frénétique plaisir que ressent ce collectionneur avec lequel je
partage ma vie, le lecteur que je suis se trouve désarmé, voire désemparé,
totalement désœuvré devant ces rangées de livres dont il sait pertinemment
qu’il n’aura jamais assez d’une seule vie pour les lire tous. Oui, j’ai vraiment envie de lire chacun des livres que le moi-collectionneur
achète par sac entier ! Donc je suis triste.
Parfois, quand s’achève la lecture d’un livre qui fait partie
de la PàL, je me retrouve errant devant ces rangées de livres aux dos semblables. Et j’en
prend un, au hasard, à cause de son titre, ou pour sa couverture.
Pour le coup, c’est Un monde si noir de Piet Legay qui a quitté son étagère.
Il va de soit que je ne connaissais rien de cet auteur, ni
son existence, ni son œuvre, avant de faire cette chronique. Et il est plus que probable que je lise d’autres livres de sa
main.
Car j’ai été super emballé par cette
histoire, par cette quête interstellaire du héros, qui cherche à comprendre
tout en cherchant la femme de sa vie
qu’à peine croisée.
Le livre n’est pas dénué de quelques petites lourdeurs
(trois fois rien) et de petites répétitions (idem).
Mais il est surtout écrit d'une façon bien prenante, avec quelques chouettes passages, pour tenir en haleine et donner envie de le dévorer d'une seule traite. C'est donc avec délectation que je me suis plongé totalement dans cette aventure haute en couleurs, du plus pure style space opera, avec ses vaisseaux qui filent dans l'espace, les risques de collision avec les astéroïdes, ses amitiés et ses inimitiés durables et sincères, ses trahisons et ses pièges dressés par l'homme...
Ce qui est fort, c'est le rebond incroyable dont jouis cette histoire. La découverte de ce fameux "monde si noir" qui nous transporte dans une toute nouvelle séquence et nous révèle une vision vraiment flippante de ce que pourrait devenir l'humanité dans un lointain futur.
La fin m'a cependant laissé un poil pantois, avec cet arrière goût de fin brutale, surprenante, mais le recul m'en a révélé une étrange note poétique qui confère à mon jugement final une touche particulière de grande satisfaction. Puis, le temps venu des recherches sur la toile me fait découvrir que cet ouvrage possède une suite. Ce qui me fait comprendre alors la soudaineté du mot fin... qui aurait dû être un à suivre !
Mais il est surtout écrit d'une façon bien prenante, avec quelques chouettes passages, pour tenir en haleine et donner envie de le dévorer d'une seule traite. C'est donc avec délectation que je me suis plongé totalement dans cette aventure haute en couleurs, du plus pure style space opera, avec ses vaisseaux qui filent dans l'espace, les risques de collision avec les astéroïdes, ses amitiés et ses inimitiés durables et sincères, ses trahisons et ses pièges dressés par l'homme...
Ce qui est fort, c'est le rebond incroyable dont jouis cette histoire. La découverte de ce fameux "monde si noir" qui nous transporte dans une toute nouvelle séquence et nous révèle une vision vraiment flippante de ce que pourrait devenir l'humanité dans un lointain futur.
La fin m'a cependant laissé un poil pantois, avec cet arrière goût de fin brutale, surprenante, mais le recul m'en a révélé une étrange note poétique qui confère à mon jugement final une touche particulière de grande satisfaction. Puis, le temps venu des recherches sur la toile me fait découvrir que cet ouvrage possède une suite. Ce qui me fait comprendre alors la soudaineté du mot fin... qui aurait dû être un à suivre !
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Beaudouin Chailley (né en 1939 et décédé en 2023) a utilisé bon nombre de pseudos pour écrire dans différents genres tels l'anticipation, le polar et le roman de guerre. C'est sous le nom de Piet Legay qu'il a publié plus d'une cinquantaine de titres chez Fleuve Noir dans la collection Anticipation, mais aussi aux excellentes éditions Rivière Blanche chez qui les derniers titres parus sont toujours disponibles.
Un monde si noir, par Piet Legay (Cycle de Al & Loan, volume I)
Fleuve Noir, Anticipations N°1150
Illustration couverture : John Harris
Juin 1982. 188 pages
ISBN : 2-265-01978-2
(chronique rédigée en 2019, remise à jour à date de publication)


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