Fleuve Noir, Anticipation - 1982
France, langue française.
Al
Key a retrouvé Loan. Il l’a retrouvée sur ce monde si noir, ce monde bien plus
vieux que la terre, gouverné par les Anciens aux pratiques de survie effroyables.
La
belle brune, qui se faisait appeler Loanely Hooper - mais dont le vrai nom est
Alkrona - exerce une profession terrible sur sa planète sans soleil. Une
profession qui lui demande une neutralité absolue face aux humains. Cependant,
ce qu’elle ressent pour cet homme hors du commun est bien plus fort que ce
qu’elle n’a jamais ressenti. Est-ce pour cela qu’elle prendra tous les risques
imaginables pour le sauver, lorsqu’il s’échappera de cette prison idéale pour
détenus inconscients qu’est le jardin
? Est-ce parce qu’elle se sent responsable de sa situation qu’elle va
enfreindre les lois édictées il y a de cela plusieurs siècles, au risque de
voir s’effondrer ce qu’il reste de sa planète ? Est-ce que cet homme vaut
le prix de la traîtrise envers un peuple tout entier ? Les réponses sont
pour elle évidentes.
Mais les moyens et les plans échafaudés pour le secourir
le sont beaucoup moins, dans ce monde réduit ou chaque recoin est éclairé et
placé sous l’œil indiscret des caméras, où chaque individu est fiché et
surveillé…
C’est
avec grand plaisir que j’ai retrouvé Al Key et Loanely Hooper (de son vrai nom
Alkrona, donc) dans cette seconde et dernière partie du cycle - que je
baptiserais bien volontiers et avec quelle facilité le cycle de Al & Loan –
débuté par un monde si noir. La fin
un peu brutale servie par Piet Legay dans le premier épisode se justifie
aisément : il s’agit bien là d’un long roman de 360 pages, bien au-delà
donc du standard de la collection, scindé en deux pour les besoins techniques
de la publication. Je ne sais si la rédaction s’est faite dans l’optique d’une édition
en deux volumes, ou si l’auteur s’est simplement fait plaisir en développant
son univers et son histoire dans le nombre de pages nécessaires. Quoi qu’il en
soit, autant Un monde si noir
pourrait se lire seul (même s’il laisse un arrière-goût de fin brutale), autant
Elle s’appelait Loan nécessite la
lecture du premier volume. Pour dire, donc, que je fus bien soulager de 1/
découvrir en rédigeant ma chronique précédente qu’ Un monde si noir avait une suite et 2/ j’avais acheté cette suite
(sans le savoir) dans le lot trouvé durant ce vide-grenier estival.
Merveilleuse providence, sois en ici remerciée !
Pour
en revenir à l’histoire elle-même : Piet Legay, dans un style fluide et
limpide, sans fioritures superficielles, mais avec une belle maîtrise du
suspens, nous conte ce qu’il est juste d’admettre une simple, mais belle
histoire d’amour interstellaire. Ce qui ressort cependant c’est cet univers
particulièrement bien trouvé, bien structuré, effrayant à plus d’un niveau,
dans un monde futuriste et lointain inédit. Je me suis fait plusieurs fois la
réflexion, dévorant les pages des deux volumes, que cette histoire ferait un
magnifique film, voire une série tant elle abonde en rebondissements et est visuellement
très riche.
Je
ne saurais donc que trop conseiller la découverte de ces livres et note, dans
un des multiples recoins de mon tortueux cerveau, le nom de Piet Legay pour de
futures lectures.
Une
belle découverte.
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Beaudouin Chailley (né en 1939 et décédé en 2023) a utilisé bon nombre de pseudos pour écrire dans différents genres tels l'anticipation, le polar et le roman de guerre. C'est sous le nom de Piet Legay qu'il a publié plus d'une cinquantaine de titres chez Fleuve Noir dans la collection Anticipation, mais aussi aux excellentes éditions Rivière Blanche chez qui les derniers titres parus sont toujours disponibles.
Elle s’appelait Loan,
par Piet Legay (Cycle de Al & Loan, volume II)
Fleuve Noir, Anticipations
N°1168
Illustration
couverture : Les Edwards
Septembre 1982. 190 pages
ISBN : 2-265-02048-6
(chronique rédigée en 2019, remise à jour à date de publication)
(chronique rédigée en 2019, remise à jour à date de publication)