J'ai Lu, 1978
États-Unis, langue anglaise, traduction langue française.
L’apparition
d’un monolithe sur la terre, en ce reculé temps préhistorique, semble avoir
joué un rôle important sur l’évolution des primates, souche de l’humanité. Mais
quel rôle joue-t-il, ce monolithe découvert par les hommes, enfoui sous la cendre lunaire ?
C’est
le mystère que plante le début de cette odyssée, qui nous mènera aux confins de
l’espace et bien au-delà, nous projetant
au fin fond de l’univers le plus insondable qui soit : nous-mêmes…
Voilà
un livre pour lequel j’avais une terrible appréhension.
Un
monument de la SF, pendant littéraire d’un film monumental et culte que je n’ai
jamais compris.
Certes,
j’étais tout jeune quand je l’ai vu. Mais il m’a laissé le souvenir d’un film
magnifique, aux images époustouflantes bercées d’une B.O. atemporelle, tout
ceci formant le terreau fertile sur lequel a poussé une excessive frustration,
comparable à celle que l’on ressent lors d’un rendez-vous manqué.
Le
challenge Morwenna (pour lequel j’ai déjà lu et chroniqué « Demain les chiens ») me donne l’occasion de surmonter cette appréhension, pour en découdre une bonne fois pour
toutes avec ces livres qui me pétrifient depuis mon plus jeune âge, tout en me
faisant envie.
Je
ne peux poursuivre plus avant cette chronique sans ajouter la petite anecdote
personnelle derrière le livre lui-même. Il fait partie de la collection récupérée de
feu mon frangin (souvenez-vous). Ce livre a donc une histoire, avec cette
particularité d’avoir ses pages légèrement gondolées. En entendant le léger
craquement produit par la manipulation de ces dernières, je me suis senti
projeté près de trente ans en arrière, ce son me renvoyant l’image de mon frère
sortant de la salle de bain, serviette autour de la taille, l’air effaré en
regardant son livre trempé. Il aimait lire dans la baignoire. Mais je crois que
c’est bien la dernière fois qu’il le fit. Quoi qu'il en soit, l’ouvrage fut
séché, sauvé et apprécié par mon frère avant de ne l’être par votre serviteur,
quelques décennies plus tard.
Revenons
donc à nos monolithes noirs (ou transparents, c’est selon).
En
premier lieu, j’ai été frappé de lire le sous-titre sur la couverture : « d’après un scénario original de Stanley
Kubrick et Arthur C.Clarke ». Et bien, quitte à passer pour une
andouille, je ne savais pas. Oui, j’ai toujours pensé que le film était une
adaptation du livre. Mais en fait, non, c’est une création commune. Ce qui n’a
fait qu’accroître mon appréhension…
Allais-je
prendre plaisir à le lire ?
Allais-je
comprendre quelque chose ?
Ne
serai-je pas perdu au bout de quelques pages, au risque de revivre ce
rendez-vous manqué, cette frustration suscitée par le film ?
Le
début me laissa penser le contraire. D’une lisibilité enfantine, le premier
chapitre nous conte les événements que l’arrivée d’un monolithe provoque dans la vie d’un groupe de primates, à la façon des contes
préhistoriques de J.H. Rosny ainé. Ouf, ça commence bien.
Puis
nous nous retrouvons soudain propulsés dans l’espace, non loin de la Lune, où
ce fameux monolithe a été retrouvé enfoui sous la poussière lunaire. Pour embarquer
finalement à bord d’Explorateur 1, qui navigue dans l’espace en direction de
Saturne et ses anneaux… C’est là que nous abordons une longue phase de
descriptions, qui de prime abord avaient refroidi mon ardeur.
Et puis je me suis laissé prendre par les envoûtantes images que la plume d’Arthur C. Clarke avait déposées sur les pages du livre. De soudainement blasé (et inquiet de voir l’histoire m’échapper), je me suis trouvé totalement emporté dans ce voyage spatial, au point d’avoir du mal à me sortir la tête des étoiles entre deux séances de lecture.
Et puis je me suis laissé prendre par les envoûtantes images que la plume d’Arthur C. Clarke avait déposées sur les pages du livre. De soudainement blasé (et inquiet de voir l’histoire m’échapper), je me suis trouvé totalement emporté dans ce voyage spatial, au point d’avoir du mal à me sortir la tête des étoiles entre deux séances de lecture.
Enfin,
je me suis vu projeté bien au delà, pour vivre une étonnante
métamorphose, celle du héros, mais aussi la mienne. Car lorsque j’ai lu le mot final, captivé par la montée en puissance
du dernier chapitre qui explose
littéralement en une apothéose terrible, mais magnifique, j'ai ressenti la
profonde conviction que 2001, l’Odyssée
de l’espace est bel et bien un chef-d’œuvre !
2001, l'odyssée de l'espace est le premier d'un cycle comportant quatre livres (2010, Odyssée deux; 2061, Odyssée trois et 3001, l'Odyssée finale). Les lirai-je un jour ? Rendez vous en 3001 pour le savoir !
On ne présente plus Arthur C. Clarke, cet auteur mythique de science fiction né en 1917 au Royaume-Uni et décédé au Sri Lanka en 2008. On ne présente plus son œuvre immense, visionnaire, une référence du genre. Je me devais juste, pour le lien avec les montagnes hallucinantes, signaler qu'il est responsable d'un petit pastiche amusant (édité à la Clef d'Argent, toujours disponible) des "Montagnes Hallucinées" de Lovecraft.
2001, l'odyssée de l'espace, par Arthur C. Clarke
J'ai lu
Traduction de Michel Demuth
Titre original : 2001 : a space odyssey
Illustration couverture : Tibor Csernus
J'ai lu
Traduction de Michel Demuth
Titre original : 2001 : a space odyssey
Illustration couverture : Tibor Csernus
1er trimestre 1978. 310 pages
ISBN : 2277113492
Cette chronique fait partie du challenge Morwenna's List, instigué par la prophétie des ânes.