Haute tension, spectres - Hachette, 1986
Etats-Unis, langue anglaise, traduction langue française.
Jessica et sa mère héritent du manoir de l’oncle Harold, décédé il y a peu d’un arrêt cardiaque. Celui-ci venait d’acquérir la bâtisse et avait d’ailleurs tout juste
commencé les travaux pour transformer ce lieu situé sur le front de mer en un
hôtel luxueux.
Ce manoir nommé "Les Tours", du fait des deux éléments
circulaires flanqués de part et d’autre de la maison, ne jouit cependant pas
d’une réputation des meilleures.
En effet, il fut le théâtre d’un
effroyable drame familial il y a de nombreuses décennies de cela, et semble
toujours empreint du souvenir du sang versé…
Jessica, orpheline de père et
vivant seule avec sa mère, a du mal à refuser la lubie de cette dernière quand
elle lui annonce sa volonté de prendre le relais, et de s’investir dans les
travaux pour mener à bien les projets du grand oncle.
La jeune fille se verra
inévitablement devenir la victime parfaite d’hallucinations, submergée par d'horribles et récurrents
cauchemars sanglants, et réveillée par les pleurs répétés qu’elle entend dans
sa chambre, située en haut d’une des deux tours. Ses nerfs sont d'autant plus secoués qu'elle est hantée par la figure pâle de cette silhouette
encapuchonnée qu'elle a aperçue au bord des falaises un soir de tempête.
Heureusement,
elle fait la rencontre de deux jeunes hommes, embauchés pour les travaux, qui
sauront la soutenir et la guider dans sa quête de vérité. Même si l’un d’entre
eux semble plus intéressé par la maison que par la jeune fille.
Et qu'en est-il exactement de cette maison de poupée, découverte dans le grenier, réplique exacte de la propriété jusque dans le moindre détail
mobilier ? Elle réveille bientôt toutes les attentions, pour se révéler bien plus qu’un
simple jouet de petite fille…
Voilà encore une histoire d’ado
qui déménage, plaquant ce qu’elle a et ceux qu’elle aime pour se rendre en un
endroit sordide où elle va tout naturellement devoir affronter le
surnaturel.
Ce livre est un peu ennuyeux à
lire parfois, de longues séquences d’émois amoureux venant casser les tensions
pourtant bien menées qu’apportent les incursions dans le fantastique. Oui, nous
avons droit ici à notre surdose d’idylles d’ados, de rivalité entre jeunes
gens qui se découvrent, se cherchent, se plaisent ou se craignent.
S'il y a toujours un peu de ces
séquences sentimentales dans cette série - cela fait partie intégrante du
cahier des charges - elles sont en général plutôt bien intégrées au récit, en
filigranes. Là, le sentiment n’est que lourdeur, mal mené, mal géré, et ça m’a
fatigué au bout d’un moment, me retrouvant complètement sorti du fil de
l’histoire, à me demander si je n’allais pas passer à autre chose…
Il y a cependant des séquences
plus qu’honorables, des situations vraiment effrayantes, mais j’ai eu le goût
désagréable en refermant le livre d’un gros ratage. C’est parfois un peu
biscornu, ou mal goupillé. Il y a ces excellents passages qui, soudain, se mêlent
à du banal… puis ces longues pages où « elle semble fondre dans les bras de
son aimé » qui me rappelle bien vite quel type de livre j’ai entre les
mains. Bref, ces dérapages au beau milieu d’angoissants passages gâchent la
narration, et font que j’ai été moins tenu en haleine qu’avec les précédents
titres de cette collection.
Et puis cette histoire, je me dois de le dire quand même, souffre de la conclusion des plus ouate de phoque qu'il soit ! Une malheureuse tentative de fin qui appelle une suite, mais qui est une fin quand même, mais si, mais pas complétement finalement... bref...
C’est donc, pour conclure, une bonne
histoire, une bonne nouvelle délayée dans de l’eau de rose pour atteindre le
nombre de pages syndicales (130) de la collection.
Pas le meilleur volume que j’ai
lu de cette série pour le moment (et celui que j’ai entamé depuis me fait dire
que je n’ai pas encore lu le pire !), mais qui vaut quand même sincèrement
l’effort qu’on l’ouvre, juste pour lire les quatre premières pages du
prologue qui sont tout simplement sublimes !
À propos de l'auteur : avec Susan Blake, nous avons affaire cette fois-ci à quelqu'un qui a écrit plus de deux livres, même si la majorité de sa production fleurt bon l'eau de rose ! The Haunted Dollhouse semble donc être le seul de ses livres flirtant avec le fantastique, et au vu de la dizaine de titres publiés dans la série "Sweet Dreams", je comprends mieux la foison des passages gnangnans...
Bonus, la couverture originale, qui est encore une fois bien plus parlante. Quant au titre, il est lui même plus révélateur de la teneur de l'histoire et, je trouve, bien meilleur...
Quatrième de couverture :
Jessica et Joshua se penchèrent sur la maison de poupées :
" Tout paraît normal, observa Joshua après une rapide inspection.
— NON ! Regarde par terre dans ma chambre."
Autour du lit, s'étalait une tache de sang.
Jessica
refusait d'en croire ses yeux et pourtant, cette maquette représentant
le vieux manoir dans ses moindres détails allait la plonger au cœur
d'une tragédie survenue il y a fort longtemps.
Le salon de l'épouvante, par Susan Blake
Hachette, collection haute tension - spectres N° 221
Traduction de Bernard Blanc et Dominique Brotot
Titre original : The Haunted Dollhouse, collection Twilight : Where Darknees Begins #22
Illustration couverture : Richard Martens
Hachette, collection haute tension - spectres N° 221
Traduction de Bernard Blanc et Dominique Brotot
Titre original : The Haunted Dollhouse, collection Twilight : Where Darknees Begins #22
Illustration couverture : Richard Martens
Juillet 1986. 160 pages
ISBN : 9782010118500
Le salon de l'épouvante est ma troisième chronique pour la collection "Haute Tension" .
Lire aussi : "Cercle infernal", "La chambre aux maléfices"
Le salon de l'épouvante est ma troisième chronique pour la collection "Haute Tension" .
Lire aussi : "Cercle infernal", "La chambre aux maléfices"
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