dimanche 4 janvier 2015

Le salon de l'épouvante, par Susan Blake

Haute tension, spectres - Hachette, 1986

Etats-Unis, langue anglaise, traduction langue française.


Jessica et sa mère héritent du manoir de l’oncle Harold, décédé il y a peu d’un arrêt cardiaque. Celui-ci venait d’acquérir la bâtisse et avait d’ailleurs tout juste commencé les travaux pour transformer ce lieu situé sur le front de mer en un hôtel luxueux.
Ce manoir nommé "Les Tours", du fait des deux éléments circulaires flanqués de part et d’autre de la maison, ne jouit cependant pas d’une réputation des meilleures.
En effet, il fut le théâtre d’un effroyable drame familial il y a de nombreuses décennies de cela, et semble toujours empreint du souvenir du sang versé…
Jessica, orpheline de père et vivant seule avec sa mère, a du mal à refuser la lubie de cette dernière quand elle lui annonce sa volonté de prendre le relais, et de s’investir dans les travaux pour mener à bien les projets du grand oncle.
La jeune fille se verra inévitablement devenir la victime parfaite d’hallucinations, submergée par d'horribles et récurrents cauchemars sanglants, et réveillée par les pleurs répétés qu’elle entend dans sa chambre, située en haut d’une des deux tours. Ses nerfs sont d'autant plus secoués qu'elle est hantée par la figure pâle de cette silhouette encapuchonnée qu'elle a aperçue au bord des falaises un soir de tempête.
Heureusement, elle fait la rencontre de deux jeunes hommes, embauchés pour les travaux, qui sauront la soutenir et la guider dans sa quête de vérité. Même si l’un d’entre eux semble plus intéressé par la maison que par la jeune fille.
Et qu'en est-il exactement de cette maison de poupée, découverte dans le grenier, réplique exacte de la propriété jusque dans le moindre détail mobilier ? Elle réveille bientôt toutes les attentions, pour se révéler bien plus qu’un simple jouet de petite fille…

Voilà encore une histoire d’ado qui déménage, plaquant ce qu’elle a et ceux qu’elle aime pour se rendre en un endroit sordide où elle va tout naturellement devoir affronter le surnaturel.
Ce livre est un peu ennuyeux à lire parfois, de longues séquences d’émois amoureux venant casser les tensions pourtant bien menées qu’apportent les incursions dans le fantastique. Oui, nous avons droit ici à notre surdose d’idylles d’ados, de rivalité entre jeunes gens qui se découvrent, se cherchent, se plaisent ou se craignent.
S'il y a toujours un peu de ces séquences sentimentales dans cette série - cela fait partie intégrante du cahier des charges - elles sont en général plutôt bien intégrées au récit, en filigranes. Là, le sentiment n’est que lourdeur, mal mené, mal géré, et ça m’a fatigué au bout d’un moment, me retrouvant complètement sorti du fil de l’histoire, à me demander si je n’allais pas passer à autre chose…
Il y a cependant des séquences plus qu’honorables, des situations vraiment effrayantes, mais j’ai eu le goût désagréable en refermant le livre d’un gros ratage. C’est parfois un peu biscornu, ou mal goupillé. Il y a ces excellents passages qui, soudain, se mêlent à du banal… puis ces longues pages où « elle semble fondre dans les bras de son aimé » qui me rappelle bien vite quel type de livre j’ai entre les mains. Bref, ces dérapages au beau milieu d’angoissants passages gâchent la narration, et font que j’ai été moins tenu en haleine qu’avec les précédents titres de cette collection.
Et puis cette histoire, je me dois de le dire quand même, souffre de la conclusion des plus ouate de phoque qu'il soit ! Une malheureuse tentative de fin qui appelle une suite, mais qui est une fin quand même, mais si, mais pas complétement finalement... bref...
C’est donc, pour conclure, une bonne histoire, une bonne nouvelle délayée dans de l’eau de rose pour atteindre le nombre de pages syndicales (130) de la collection.
Pas le meilleur volume que j’ai lu de cette série pour le moment (et celui que j’ai entamé depuis me fait dire que je n’ai pas encore lu le pire !), mais qui vaut quand même sincèrement l’effort qu’on l’ouvre, juste pour lire les quatre premières pages du prologue qui sont tout simplement sublimes !

À propos de l'auteur : avec Susan Blake, nous avons affaire cette fois-ci à quelqu'un qui a écrit plus de deux livres, même si la majorité de sa production fleurt bon l'eau de rose ! The Haunted Dollhouse semble donc être le seul de ses livres flirtant avec le fantastique, et au vu de la dizaine de titres publiés dans la série "Sweet Dreams", je comprends mieux la foison des passages gnangnans...


Bonus, la couverture originale, qui est encore une fois bien plus parlante. Quant au titre, il est lui même plus révélateur de la teneur de l'histoire et, je trouve, bien meilleur...




Quatrième de couverture :
Jessica et Joshua se penchèrent sur la maison de poupées :
" Tout paraît normal, observa Joshua après une rapide inspection.
— NON ! Regarde par terre dans ma chambre."
Autour du lit, s'étalait une tache de sang.
Jessica refusait d'en croire ses yeux et pourtant, cette maquette représentant le vieux manoir dans ses moindres détails allait la plonger au cœur d'une tragédie survenue il y a fort longtemps.



Le salon de l'épouvante, par Susan Blake
Hachette, collection haute tension - spectres N° 221
Traduction de Bernard Blanc et Dominique Brotot
Titre original : The Haunted Dollhouse, collection Twilight : Where Darknees Begins #22
Illustration couverture : Richard Martens

Juillet 1986. 160 pages

ISBN : 9782010118500

Le salon de l'épouvante est ma troisième chronique pour la collection "Haute Tension" .
Lire aussi : "Cercle infernal", "La chambre aux maléfices"

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