samedi 12 octobre 2013

Still life, par Tim Lebbon

Spectral Press, 2013

Angleterre, langue anglaise

 
“Still Life” © Tim Lebbon/Spectral Press 2013. Illustration © Jim Burns 2013



En perdant Marc, Jenni a tout perdu.
Sa joie de vivre, sa raison d'être, mais aussi sa liberté.
Marc était volontaire au départ, jeune et plein de fougue, pour aller affronter les Finks au moment de l'invasion.
Depuis sa disparition, elle se rend souvent à la mare, un lieu secret, où elle reste de longues heures les yeux rivés sur le reflet du visage de celui qu’elle aime encore éperdument. Une totale communion avec son esprit, qui se commue parfois en réelle discussion. Car Marc lui parle. Pour lui dire que, pour elle, le temps de se battre n’est pas encore venu.
Pourtant, elle sait. Au plus profond de son être, et même si elle ne veut pas l’admettre, elle sait. Elle sent venir l’heure inéluctable où Damien, rare rescapé des batailles et chef de la résistance, viendra taper aux carreaux de sa fenêtre. Elle sait imminent le moment où elle se résignera à ce qu’il franchisse sa porte pour lui parler de l’engagement qu’elle doit prendre pour sauver le village. Et elle devine déjà qu’elle acceptera, prenant activement part au combat afin qu’elle puisse vivre à nouveau… ou mourir dignement. Et, qui sait, peut-être, rejoindre Marc sur la Route des Âmes !
Still Life est une novella qui pourrait, dans l’absolu, sembler banale. Voilà l’histoire d’une femme qui, seule depuis que son aimé est mort à la guerre, se retrouve dans la résistance face à l’envahisseur, et dont l’action marquera sans nul doute le début de la victoire. Oui, mais il y a un mais : ce n’est pas une histoire banale !!
Il y a les Finks, terrifiants, car non identifiables. Il y a leurs assistants, cruels et sanguinaires. Il y a le fantastique subtil et pourtant bien réel de l’esprit de Marc qui communique avec Jenni. Et il y a, en toile de fond, comme peut-être dressé le voile grisâtre des années qui suivent les guerres, cette lourdeur poisseuse et désespérée de la présence de l’envahisseur. Et l’horreur, terrible, de la Route des Âmes…
Non, définitivement non, cette nature morte que nous dépeint Tim Lebbon n’est pas banale ! C’est une œuvre saisissante, qui n’effraie jamais, mais laisse souvent parcourir de délicieux petits frissons dans l’échine. Un conte dont on attend une fin grandiose, et qui nous en apporte bien plus qu’on en espérait. Et si je termine en précisant que tout cela est servi par une écriture parfois poétique, sombre, belle et prenante, vous comprendrez le plaisir que j’ai éprouvé à sa lecture, plaisir dont vous devriez ne pas vous priver, si vous êtes anglophone.
En guise de conclusion, un remerciement particulier se doit d’être fait à l’éditeur, Simon Marshall-Jones, qui m’a fait l’honneur de m’envoyer ce texte avant sa sortie, quand je lui ai soumis mon envie de chroniquer les nouveaux titres de Spectral Press. C’est un grand Monsieur, un éditeur, un vrai, un passionné, qui respire, transpire et saigne pour ses auteurs et ses lecteurs. Un grand Monsieur, doublé d’un découvreur de talents (ou, quand il ne les découvre pas, il les confirme), et qui me régale de chacune de ses publications depuis le début de sa « petite », et pourtant si belle maison d’édition. Merci Simon.



Still Life, par Tim Lebbon.

Spectral Press, collection "Visions" IV.
02 Novembre 2013. 70 pages.
Couverture créée par Jim Burns.
ISBN: -
Précommande ouverte sur le site: http://spectralpress.wordpress.com/2013/10/01/still-life-ghosts-final-covers/


En bonus, pour le plaisir des yeux, voici la magnifique peinture de Jim Burns...


“Still Life” illustration © 2013 Jim Burns. “Still Life” © 2013 Tim Lebbon. Droits réservés. © Spectral Press 2013

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