Spectral Press, 2013
Angleterre, langue anglaise
En perdant Marc, Jenni a tout perdu.
Sa joie de vivre, sa raison d'être, mais
aussi sa liberté.
Marc était volontaire au départ, jeune et
plein de fougue, pour aller affronter les Finks au moment de l'invasion.
Depuis sa disparition, elle se rend
souvent à la mare, un lieu secret, où elle reste de longues heures les yeux
rivés sur le reflet du visage de celui qu’elle aime encore éperdument. Une
totale communion avec son esprit, qui se commue parfois en réelle discussion.
Car Marc lui parle. Pour lui dire que, pour elle, le temps de se battre n’est
pas encore venu.
Pourtant, elle sait. Au plus profond de
son être, et même si elle ne veut pas l’admettre, elle sait. Elle sent venir
l’heure inéluctable où Damien, rare rescapé des batailles et chef de la
résistance, viendra taper aux carreaux de sa fenêtre. Elle sait imminent le
moment où elle se résignera à ce qu’il franchisse sa porte pour lui parler de
l’engagement qu’elle doit prendre pour sauver le village. Et elle devine déjà
qu’elle acceptera, prenant activement part au combat afin qu’elle puisse vivre
à nouveau… ou mourir dignement. Et, qui sait, peut-être, rejoindre Marc sur la
Route des Âmes !
Still Life est une novella qui pourrait, dans l’absolu, sembler banale. Voilà
l’histoire d’une femme qui, seule depuis que son aimé est mort à la guerre, se
retrouve dans la résistance face à l’envahisseur, et dont l’action marquera
sans nul doute le début de la victoire. Oui, mais il y a un mais : ce
n’est pas une histoire banale !!
Il y a les Finks, terrifiants, car non
identifiables. Il y a leurs assistants, cruels et sanguinaires. Il y a le
fantastique subtil et pourtant bien réel de l’esprit de Marc qui communique
avec Jenni. Et il y a, en toile de fond, comme peut-être dressé le voile
grisâtre des années qui suivent les guerres, cette lourdeur poisseuse et
désespérée de la présence de l’envahisseur. Et l’horreur, terrible, de la Route
des Âmes…
Non, définitivement non, cette nature
morte que nous dépeint Tim Lebbon
n’est pas banale ! C’est une œuvre saisissante, qui n’effraie jamais, mais
laisse souvent parcourir de délicieux petits frissons dans l’échine. Un conte
dont on attend une fin grandiose, et qui nous en apporte bien plus qu’on en
espérait. Et si je termine en précisant que tout cela est servi par une écriture
parfois poétique, sombre, belle et prenante, vous comprendrez le plaisir que
j’ai éprouvé à sa lecture, plaisir dont vous devriez ne pas vous priver, si
vous êtes anglophone.
En guise de conclusion, un remerciement
particulier se doit d’être fait à l’éditeur, Simon Marshall-Jones, qui m’a fait l’honneur de m’envoyer ce texte
avant sa sortie, quand je lui ai soumis mon envie de chroniquer les nouveaux
titres de Spectral Press. C’est un grand Monsieur, un éditeur, un vrai, un
passionné, qui respire, transpire et saigne pour ses auteurs et ses lecteurs.
Un grand Monsieur, doublé d’un découvreur de talents (ou, quand il ne les
découvre pas, il les confirme), et qui me régale de chacune de ses publications
depuis le début de sa « petite », et pourtant si belle maison
d’édition. Merci Simon.
Still Life, par Tim Lebbon.
Spectral Press, collection "Visions" IV.
02 Novembre 2013. 70 pages.
Couverture créée par Jim Burns.
ISBN: -
Précommande ouverte sur le site: http://spectralpress.wordpress.com/2013/10/01/still-life-ghosts-final-covers/
En bonus, pour le plaisir des yeux, voici la magnifique peinture de Jim Burns...
“Still Life” illustration © 2013 Jim Burns. “Still Life” © 2013 Tim Lebbon. Droits réservés. © Spectral Press 2013 |
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