lundi 30 novembre 2020

Plainte contre X, par Roger Faller

Fleuve noir, Spécial Police - 1963

France, langue française.

Au Château, domaine viticole familiale du Bordelais, la mère vient de mourir d'une tumeur au cerveau.
Sa fille Marie-Claire descend de Paris, elle qui a coupé les ponts depuis plus de deux ans avec sa famille, afin d'assister aux obsèques. Elle revient surtout au pays pour retrouver le domaine de son enfance.
À peine arrivée à la gare, elle apprend de la bouche même de son père, taciturne grand buveur et ancien médecin, que sa mère n'est pas décédée naturellement, mais des suites d'une surdose de morphine qu'elle s'est injectée volontairement.
Marie-Claire, qui espère imposer son retour à la gestion de la propriété viticole, va alors s’informer des rapports que chacun entretenait avec la défunte.
De secrets familiaux cachés aux révélations d’ambitions perdues, elle se retrouve bientôt à avoir des doutes quant à la véracité du suicide.
Surtout depuis cet appel anonyme reçu par les autorités locales dénonçant un meurtre…

Ce livre est une véritable machine à suspens parfaitement huilée.
Du tout début – l’arrivée de l’héroïne à la gare de sa ville natale où son père lui révèle le suicide de sa mère – jusqu’aux derniers mots qui achèvent la dernière page, chaque action, chaque fin de chapitre, chaque rebondissement laisse la marque ardente du désir de continuer, d’avancer la lecture encore et encore.
C’est formidable comme ces polars, souvent reclassés (avec cet air dédaigneux plus qu’injustifié) de sous culture, souvent désignés (avec cet air supérieur emprunt de dégoût) de littérature de seconde zone, ou encore qualifiés péjorativement (avec cet air moqueur et orgueilleux des prétentieux pseudo connaisseurs des vraies valeurs littéraires) de populaire ou de gare, il est formidable donc que ce genre de livre si méprisé soit à ce point à même d’entretenir un tel intérêt sur toute sa longueur, entraînant son lecteur à bout de souffle jusqu’à son dénouement plus que décoiffant. Prouesse d’une grande maîtrise du genre et je dis miam et je dis encore !

Roger Faller est l'un des très nombreux pseudonymes de Roger Ménanteau, nom de plume utilisé pour ses non moins nombreux romans publiés dans la collection Spécial Police des éditions Fleuve Noir. Il est né le 22 novembre 1918 et semble avoir pris sa retraite littéraire aux alentours de 1985.

Plainte contre X, par Roger Faller
Fleuve Noir, collection Spécial Police N°379
Illustration couverture : Michel Gourdon
4éme trimestre 1963. 222 pages
ISBN : néant

Plainte contre X est ma première chronique pour la collection « Spécial Police » de Fleuve Noir.

dimanche 29 novembre 2020

Le trésor des druides, par Jason Dark

Haute Tension, collection Spectres John Sinclair - Hachette

Allemagne, langue allemande, traduction en langue française.


Alors qu'il est en train de manger sa salade dans un restaurant, l'échauffement inhabituel de la croix qu'il porte sur sa poitrine alerte John Sinclair d'un danger imminent. C'est le réveil de la magie des druides, dont il connaît si peu de choses.
Les hommes gris, gardiens d'Aibon, n'allaient pas tarder à bientôt lui fondre dessus, avant même qu'il ne prenne connaissance de cette mission qu'ils lui interdisaient d'accepter (Confus ? Normale !).

Comme notre héros s'est (encore une fois) fait kidnapper, c'est Pang Lim, son acolyte et co-équipier, qui se retrouve seul à mener une double enquête : expliquer le mystère du trésor des druides et... retrouver John Sinclair !

Je suis masochiste. Et oui, je ne le répéterai jamais assez : ma-so-chiste !
La lecture de Vampires en pire et de La terreur des tongs aurait dû me suffire, mais non, j'en reprend une dose. Car il en est ainsi du cerveau débile de votre humble serviteur, l'expérience, même la pire, ne lui suffit pas pour lui faire garder (ou à défaut retrouver) raison.
Ainsi donc, à peine revenu d'Emmaüs (grand pourvoyeur de livres devant l'éternel) avec en main ce nouveau bouquin que je n'avais pas encore dans la collec', me voici plongé dans l'histoire extraordinaire de ces druides qui brillent - vu que ce sont des fantômes - qui protègent le trésor d'une druidesse enterrée vivante avec le trésor, parce qu'elle a été punie.
Même que dans cet épisode, John Sinclair (qui est encore celui qui n'en fout pas une et à qui il arrive un tas de merdes que c'est pas possible pour un seul homme qu'il arrive autant de merdes) se retrouve mort. Mais pas que, vu qu'il traverse les limbes afin de pouvoir ressusciter et réapparaitre... de la tombe de la druidesse punie/enterrée vivante et pas contente.
Alors, bon, c'est moins pire que les deux précédents. Mais en fait, si. C'est le même déballage de grands n'importe quoi, d'aberrations et d'inepties qui nous mène à taton aux fils des pages incertaines, jusqu'à atteindre la dernière dans un grand souffle de soulagement.
Dès le début c'est un florilège... exemples : l'une des portes me heurta dans le dos, me faisant reculer de quelques pas. Ou bien encore le nom de ce grand industriel anglais, Aaron Steel, qui fait commerce de l'acier (pour les non-anglophones, acier se dit steel en anglais).
Il faut admettre que quelques passages sont presque beaux (mais n’exagérons rien tout de même, hein !), comme: Cette obscurité absolue devenait une prison contre laquelle je ne pouvais rien tenter.
Je dois avouer que j'ai tenu bon d'une seule traite, ne fermant qu'une fois le livre pour aller aux toilettes (et avec le recul, je me dis que j'aurais très bien pu l'emmener avec moi à ce moment là, ça n'aurait pas changer grand chose à ma perception de l'histoire).
À bien y penser, ma tête devait sûrement ressembler à celles de la couverture tout le long de la lecture...
Voilà, je peux faire une croix devant ce titre sur la liste des Haute Tension. Pour le prochain, je vais m'attaquer à Roses rouge sang qui, parait-il, est un des meilleurs de la collection, histoire de lire une bonne histoire. Je pense que ça devient urgent...
Au suivant...

Jason Dark, pseudo obscur de l'écrivain allemand Helmut Rellergerd, est le créateur de John Sinclair, chasseur de spectres. Sa série comptant aujourd'hui plus de 1800 titres, est adaptée en version audio et connait une carrière internationale incroyable. Une petite visite sur ce site germanique vous fera comprendre l’ampleur de cette série mythique.

Bonus habituel, la couverture originale allemande , avec son joli petit squelette vert !

Quatrième de couverture :
Le visage de l'inconnu demeurait impassible. Aucune lueur ne brillait dans son regard.
J'avais en face de moi un des redoutables Hommes en Gris ! Il ouvrit lentement la main. Quelque chose de vert brillait entre ses doigts. Une pierre... Une pierre druidique !
Je fus aussitôt projeté dans un tourbillon d'une violence inouie. La voix de l'Homme en Gris résonna au loin :
« Celui qui cherche à s'emparer du Trésor des druides doit mourir ! »

Le trésor des druides, par Jason Dark
Hachette, collection Haute Tension – Chasseur de Spectres N° 226
Traduction de Jeanne-Marie Gaillard-Paquet
Titre original: Der Druiden-Schatz
Illustration de couverture : Jean-Jacques Vincent
Novembre 1986. 153 pages
ISBN : 9782010115806



Le trésor des druides est ma neuvième chronique pour la collection "Haute Tension" .
Lire aussi : "Cercle infernal", "La chambre aux maléfices", "le salon de l'épouvante", "Menaces", "Sommeil de mort","Vampires en pire", "La terreur des Tongs", "Les fantômes du marais"