vendredi 8 janvier 2021

Les croix de cire, par Serge Laforest

Fleuve noir, Spécial Police - 1964

France, langue française.


Le jeune François Morvan a disparu sur l'île d'Ouessant. Charlet qui y a enquêté revient absolument dépité, sans nouveaux renseignements, sans aucun indice probant : pas de corps, pas de soupçons, quant à la famille - qui pourtant a fait appel à la police - elle reste muette de toute information.
Le commissaire principal Yves Glénan de la police de Brest prend la relève car il est originaire de l'île, et devrait avoir plus de chances pour faire parler ses habitants. Mais il n'est pas encore parti qu'on l'informe d'une nouvelle disparition...
Même si les insulaires ne veulent rien dire, chez les parents des deux jeunes disparus se trouvent les Broellas, ces croix de cire que l'on installe en mémoire des défunts. Cela ne fait plus aucun doute : les disparus ne reviendront jamais...

Nous voilà plongé en plein cœur de l'ile d'Ouessant, ses habitants muets, ses côtes déchiquetés, ses marais mortels. C'est à une visite cependant bien particulière que nous invite le nantais Serge Laforest dans cette enquête policière qui ne manque ni d'action, ni de coups fourrés, ni de bagarres ou de flirt. Une intrigue bien ficelée, une fois de plus, par cet auteur dont j'apprécie décidément énormément le style et qui nous transporte littéralement en ces lieux où le ciel tout comme les regards sont perpétuellement bas, où les filles intrigantes sont aussi charmantes que potentiellement dangereuses et où, même pour l'enfant du pays qu'est Yves Glénan, les bouches restent aussi fermées que les points serrés.
De Serge Laforest, je me régale depuis pas mal de temps déjà des aventures qu'il fait vivre à son personnage Gaunce dans la collection Espionnage (chez Fleuve Noir aussi), mais de celà je viendrai vous parler quand le moment sera venu. J'avais envie de vivre autre chose, tout en restant certain de ne pas être déçus. Et je n'ai pas été déçus. Je reste toujours impressionné par les plaisirs que peut apporter la lecture en général et ce type de littérature en particulier. En cette période où pouvoir m'évader ne m'est pas permis autrement qu'à travers les livres, un voyage dans cette Bretagne mystérieuse (même si ce mystère n'a finalement que le gout des comportements déloyaux, des mensonges et des trahisons humaines) m'a fait le plus grand bien.
Si ce n'est celui-ci, qu'importe le titre que vous seriez amené à trouver, faites vous plaisir, lisez du Serge Laforest.

Serge Arcouët (18 mars 1916 - 28 janvier 1983) était un écrivain Nantais prolifique, qui a utilisé plusieurs pseudos durant sa carrière. Le plus connu est sans doute celui de Serge Laforest, sous lequel il aura écrit pas moins de 80 volumes pour la collection Espionnage et 35 pour la collection Spécial Police aux seins de la fameuse maison d'édition Fleuve Noir.
Pour en savoir plus sur cet incroyable auteur, précipitez-vous sur cet excellent article !


Les croix de cire, par Serge Laforest
Fleuve Noir, collection Spécial Police N°396
Illustration couverture : Michel Gourdon
1er trimestre 1964. 219 pages
ISBN : néant

Les croix de cire est ma troisième chronique pour la collection « Spécial Police » de Fleuve Noir.
Lire aussi : Plainte contre X, Jusqu'au sixième cercle,

 

vendredi 1 janvier 2021

Danse macabre, par Lou Kassem

Haute Tension, collection Spectres - Hachette

Etats-Unis, langue anglaise, traduction en langue française.


Nouvelle arrivée dans la région, Joan Riley vit chez ses oncle et tante dans l'antique demeure de Ferncrest, en Virginie. Pourtant habituer à souvent déménager, elle a du mal cette fois-ci à s'intégrer dans son nouveau collège. Les quolibets et regards de travers ne font que renforcer son mal être, depuis qu'elle a vu se briser ses espoirs de carrière dans la danse, suite à une terrible blessure au genou.
Cependant, le chouchou de l'équipe de football local s'intéresse bientôt à elle, et se forge entre eux une profonde amitié. Relation plus que bienvenue car Joan, dans l'immense demeure où elle réside, ressent la présence du mal, fait de mauvais rêves et pense même devenir folle quand elle croit voir les fantômes de ses rêves arpenter les escaliers en pleine journée.
Ils vont tout deux mener une enquête, sur l'histoire de Ferncrest et de ses précédents occupants, pour découvrir bientôt que les légendes macabres qui planent sur cet endroit ont des racines profondément ancrées dans la réalité.

Entre deux livres de Robert Bloch pour la rédaction d'un dossier (publié dans le numéro 102 du fanzine Présences d'Esprits) je me suis boulotté ce petit Haute Tension et soyons clair : ce bouquin est aussi bon que sa couverture est moche !
Pas de minauderies, de flirt chiant. Pas de long paragraphes inutiles ressassant une malédiction bancale. Pas de stupide introspection des personnages. Nous avons là une magnifique histoire de drame familial, de passé glauque qui marque un lieu de ses traces profondes, une intrigue captivante, une progression  de l'angoisse qui saisit l'héroïne vraiment crédible, une malédiction vraiment bien foutue, avec un méchant vraiment salaud et mauvais, qui a une vraie personnalité de méchant salaud.
Quant au dénouement, il apporte une conclusion captivante à cette histoire que j'ai eu un réel grand plaisir à dévorer.
Wow... après Attirance que j'ai trouvé génial et ce Danse Macabre excellent, je retrouve une foi absolue dans ce challenge de la relecture des Haute Tension !
Le temps est donc venu pour moi de lire un nouveau John Sinclair pour compenser (MA-SO-CHISTE, vous disais-je précédemment !).
Avez vous remarqué, braves gens, que quand un livre me plait, la chronique que j'en fais est souvent plus courte que quand j'aime moins ? 


Lou Kassem, auteure qui n'a quasiment écrie que pour la jeunesse, est née en 1931. Elle a commençait sa carrière littéraire pour distraire ses quatre filles et rencontre le succès avec un de ses premiers titres Listen for Rachel. Elle ponctue ses écrits par des lectures publiques dans les bibliothèques et les écoles.
Une importante et intéressante fiche biographique est disponible en anglais sur le site Encyclopedia.com

Allez, hop!, la petite couverture originale...


Quatrième de couverture :
Joan ouvrit le vieux livre poussiéreux. Quelques lignes étaient soulignées d'un trait d'encre pâlie par le temps.
"Des sournoises attaques du fantôme ennemi
Garde ton sommeil.
Des mauvais rêves et des terreurs de la nuit
Libère ton réveil."
Ainsi quelqu'un d'autre dans cette maison avait été la proie de rêves inquiètants.
Joan avait décidé de percer le mystère de cette demeure.
Elle n'aurait pas dû oublier que " la curiosité est un vilain défaut"...

Danse Macabre, par Lou Kassem
Hachette, collection haute tension – spectres N° 217
Traduction de Philippe Rouard
Titre original: Dance of Death, collection Twilight: Where Darkness Begins #19
Illustration de couverture : Jean-Jacques Vincent
Mars 1986. 152 pages
ISBN : 9782010118548


Danse macabre est ma douzième chronique pour la collection "Haute Tension" .
Lire aussi : "Cercle infernal", "La chambre aux maléfices", "le salon de l'épouvante", "Menaces", "Sommeil de mort","Vampires en pire", "La terreur des Tongs", "Les fantômes du marais", "Le trésor des druides", "Roses rouge sang", "Attirance"