jeudi 30 novembre 2023

Jour des morts, par Thomas Cervion

Fleuve noir, Spécial Police - 1953

France, langue française.



Maxime Servin est un peintre talentueux, connu et reconnu, vivant de son art dans la ville de Toulon. Il a la quarantaine et a la chance d'être l'époux d'une magnifique femme aimante de dix ans sa cadette, dont il est fou amoureux en retour, et ce depuis le premier jour.
Sa vie, il la partage entre son atelier, son foyer et la maison de ses amis qu'il aime rencontrer.
D'ailleurs, il vient de les quitter, après les avoir invités à venir en soirée pour admirer sa dernière œuvre : un portrait de son épouse qu'il juge lui même magnifique.
Quelle n'est pas sa stupeur de retrouver sa maison vide à son retour ! Vide de celle qu'il aime, qui lui a laissé un mot d'adieu dans lequel elle l'informe de sa décision de partir avec un autre homme.
Commence alors son inéluctable descente aux enfers...

Je pioche encore une fois au hasard de ma collection de polars made in Fleuve Noir qui, jusqu'à présent, ne m'a jamais déçu. Une fois de plus, je me suis laissé tenter par l'ancienneté du livre et sa toujours magnifique couverture d'un autre temps signée Michel Gourdon. Et ce qui m'a fait de l’œil pour le coup, ce sont les croix du cimetière qui, avec ce visage de femme endeuillée, illustrent parfaitement le titre (même si la lecture nous montrera qu'il n'y a ni mystérieuse veuve éplorée ni cimetière...).
L'histoire débute par cette visite du héros chez ses amis, qui prend congé d'eux en les invitant à venir admirer sa dernière croûte en fin de journée. Puis - comme relaté en introduction - la découverte du mot de celle qu'il aime et la chute de cet homme pourtant heureux, jouissant d'un bonheur matrimonial qu'aucune ombre ne semblait devoir ternir.
Oui, la trame est classique : un homme trompé, bafoué, abusé qui va vouloir tout faire pour se venger de son épouse qui l'a quitté. Oui, mais...
Après ces quelques pages nous décrivant son déclin, sa femme revient, tout en repentir, et le héros se félicite de n'être pas allé trop loin. Oui, mais...
Car il y a bien un nouveau oui, mais... qui cette fois, après ce qui n'était qu'une petite bousculade, précipite définitivement Maxime dans le gouffre sans fond de l'horreur.
Il se trouve embarqué dans une histoire hallucinante de trafic, de tromperies, de double-jeu.
Il boit, pour calmer ses nerfs.
Il perd totalement le goût à la peinture.
Devient un salaud, abusant de la gentillesse de la femme de son meilleur ami.
Il boit, encore, pour toujours essayer de calmer ses nerfs mis à rude épreuve.
Tu. De sang-froid. Machiavélique assassin, qui pourtant a conscience du mal.
Cache les corps. Aide la police dans l'enquête sur la disparition de son épouse.
Bois. Bois pour essayer de ne plus trembler. Bois encore, toujours, toujours trop.
Abuse de la confiance de son meilleur ami après avoir abusé de sa femme.
Devient maître chanteur.
Sombre dans ce que l'âme de l'homme a de plus odieux, de plus ignoble. Ne ressent plus aucun remords.
Pour se trouver confondu par un mort qui, finalement, n'est pas du tout mort.
Ne peut alors échapper à la police, à la justice... et s'en échappe pourtant, par la seule voie possible...
L'auteur nous offre ici un livre d'une noirceur extraordinaire, dans lequel il nous dépeint cette chute phénoménale d'un monsieur tout le monde. Personnage banal qui pense maîtriser le cours des événements qui, inéluctablement, le pousse à commettre crime sur crime. Et qui termine comme il se doit, au fond de l'impasse dans laquelle il s'est enfoncé au fil des pages.
Un livre - un de plus ! - qui fait honneur à la qualité des œuvres proposées par cette collection, que je vous invite à découvrir ou à redécouvrir.


Thomas Cervion (1921 / 2003), de son vrai nom Louis Thomas Cervioni était un écrivain de polars prolifique, qui a remporté le fameux pris du Quai des Orfèvres en 1957 et le prix Mystère de la critique en 1976. Jour des morts est son premier roman, le seul publié chez Fleuve Noir, (il a été réédité chez Denoël depuis). Signant aussi sous les pseudonymes de Louis C. Thomas (le plus connu) ou plus simplement Louis Thomas, il fut scénariste de nombreux épisodes du feuilleton télévisé Les cinq dernières minutes.

Jour des morts, par Thomas Cervion
Fleuve Noir, collection Spécial Police N°41
Illustration couverture : Michel Gourdon
3éme trimestre 1953. 221 pages
ISBN : néant

Jour des morts est ma cinquième chroniques pour la collection « Spécial Police » de Fleuve Noir.
Lire aussi : Plainte contre X, Jusqu'au sixième cercle, Les croix de cires, Y'a bon San Antonio,

mardi 7 novembre 2023

Y'a bon San-Antonio, par Frédéric Dard

Fleuve Noir, Spécial Police, 1961 (réédition 1971)

France, langue française.

 


Pinaud, dit Pinuche, dit Pinuchet vient de présenter sa démission (pour la troisième fois), et elle a était acceptée (pour la première fois). Bérurier écroule sa bedaine sous un flot de larmes intarissables et San-Antonio, qui pourtant en a vu d'autres, se sent lui même un peu désœuvré. Mais Pinuche est heureux : il a hérité d'un bar, son rêve de toujours, où il va pouvoir arroser ses potes. Et puis c'est décidé : il va y avoir un sacré pot de départ, où la bouffetance sera aussi abondante que le pinard coulera à flot et durant lequel Béru va même offrir un mémorable spectacle de magie !
C'est dans la doublure du costard loué pour la circonstance par le gros que San-Antonio trouvera tout à fait par hasard un message griffonné sur un petit bout de carton qui l’embarquera dans une enquête palpitante aux confins du Congo, accompagné des inévitables acolytes de toujours, Bérurier et... Pinuche, embarqué bien malgré lui dans ce périple africain.

Il n'est jamais trop tard pour découvrir les bienfaits de la vie. Je suis loin d'avoir tout lu, tout vu, tout bu, mais je suis heureux d'avoir investit quelques heures de lectures dans ce bouquin blindé de bons mots, de drôleries, de ce verbe si particulier qui a fait le succès de cette série unique en son genre. Des bons mots, de la cocasserie, du déjanté, chaque page en propose. C'est une véritable mine de diamant humoristique à l'état brut. Mais ne nous méprenons pas ! Enquête il y a, et quelle enquête ! Et l'action ? Omniprésente, que ce soit lors de la représentation mémorable de Bérurier et de ses tours de passe-passe foireux, ou encore dans la jungle où réside les Oussoboukos, tribu cannibale enchantée à l'idée de boulotter du Béru et du Pinaud.  Il y a aussi ce dévouement du commissaire toujours prêt à durement payer de sa personne pour faire parler la blonde de l'histoire - loin cependant d'être totalement innocente - et ne dormant que peu pour dénouer les nœuds pourtant bien serrés du mystère de ce diamant disparu. Quelle blonde ? Quel Diamant ? Je ne vous en ai pas parlé dans mon petit résumé, plus haut ? Ah non. Et bien, lisez ce bouquin, vous comprendrez !
Bon, on ne présente plus le commissaire San-Antonio, figure emblématique, voire icône absolue du polar d'une certaine époque. On ne présente plus non plus ses acolytes, surtout Bérurier qui est une légende à lui tout seul. Et puis si vous ne connaissez pas, ce n'est pas moi qui vous les présenterai, d'autres s'en sont chargé à merveille, avec ce souci tatillon du fanatique absolu (visitez donc la page des amis de San Antonio) et du collectionneur assidu (c'est par là pour le commissaire). Moi, dans cette histoire, face à cette œuvre grandiose, je ne fais que passer, visiteur accidentel (mais oh! combien réjouis !) dans cet univers du grand Art qu'est le truculent est exceptionnel langage du grand Dard.
Quand un gars, sur un vide-grenier, m'offre des bouquins (que dalle, cadeau, nada), j'ai beau m'être juré de ne pas tomber dans la spirale infernale (plus de 180 bouquins) de San-Antonio, ben, j'y tombe quand même. Et je remercie ce bienfaiteur qui m'a permis de goûter (enfin ! (oui, je savais que je flancherais un jour)) aux joies des saveurs particulières distillées par Frédéric Dard dans son œuvre. Bon, je suis foutu, j'ai adoré et je suis condamné, mais pas trop damné, à en lire d'autres. Parce que, hé, pourquoi bouder son plaisir sous le prétexte aussi futile que non recevable d'une vie trop courte et d'une mort certaine qui me privera toujours trop tôt des plaisirs de la lecture ?

Cette chronique a été rédigée en mai 2016, revue ce jour pour publication... autant dire que j'en ai lu d'autres, des San-A depuis !


Frédéric Dard, c'est Frankenstein à l'envers : pour le quidam peu regardant, le monstre de l’œuvre de Mary Shelley porte le nom du docteur qui l'a créé. Ici, le monstre populaire qu'est San-Antonio a longtemps était confondu avec son auteur. Un peu aussi par volonté de l'éditeur qui, assez rapidement, ne fit plus mention de l'auteur sur la couverture, le nom du commissaire y prenant une place importante. Cependant, réduire l’œuvre de ce génie à son personnage le plus populaire serait une erreur grossière. Avoir le talent de faire dans la gaudriole et le calembour c'est faire montre d'une maitrise de la langue française particulièrement aiguë. Ainsi donc, face aux révélations des quelques recherches faites pour cette chronique - même si je savais déjà bon nombre de choses sur l'auteur et son œuvre (ma mère quand elle lisait était une inconditionnelle de San-Antonio) - et aussi par le biais de lectures ultérieures,  j'ai vu croitre en moi une furieuse envie de découvrir ses livres plus sombres, appelés par Frédéric Dard lui même les Romans de la nuit.

Y'a bon San-Antonio, par Frédéric Dard
Fleuve Noir, Spécial Police N°265
Illustration couverture : Bren
1961 (Réédition 1971). 254 pages
ISBN : néant

J'ai lu ce livre dans ce qui semble être sa troisième édition. Voici les couvertures des deux précédentes du génialissime Michel Gourdon :

Première édition - 1961 Seconde édition - 1967

Y a bon San-Antonio ! est ma quatrième chronique pour la collection « Spécial Police » de Fleuve Noir et la première dans la série des San-Antonio (ce qui voudrait bien laisser penser qu'il y en aura d'autres).
Lire aussi : Plainte contre X, Jusqu'au sixième cercle, Les croix de cire,

lundi 6 novembre 2023

Le repaire des monstres, de Bruce Coville

Haute Tension, collection Spectres - Hachette

Etats-Unis, langue anglaise, traduction en langue française.


Ils sont sept, ils sont jeunes, ils aiment bien se retrouver de temps en temps pour faire des parties de jeux de rôles. L'un d'entre eux, passionné, vient justement d'acquérir un jeu encore inédit, que personne n'a jamais joué. Ils se donnent alors rendez-vous dans une maison inhabitée depuis des lustres pour se mettre dans l'ambiance de ce repaire des monstres.
Mais Gerry Wyman, le maître de jeu, perd le contrôle de la partie et ils se retrouvent tous prisonniers de la maison qu'ils ne pourront quitter que s'ils arrivent à mettre la main sur des objets magiques éparpillés dans la demeure. Ils vont bientôt découvrir qu'ils ont été propulsés dans un monde parallèle, Quarmix, où attendent de vrais sorciers menés par Mornemkull, enfin à deux doigts de pouvoir lever le bannissement qui les retient prisonniers de cette dimension...

J'ai repris le jeu de rôle depuis quelques mois, ce qui a fait que je me suis plongé dans l'un des nombreux livres qui forment les montagnes hallucinantes et qui se languissaient d'être enfin considérés. Et ce livre, ça n'est pas le repaire des monstres, mais le seigneur des anneaux.
Sauf qu'un matin, bim, boum, sans crier gare, une envie soudaine s'est fait ressentir ! Celle de reprendre la lecture de cette (magnifique) collection l'heure de l'angoisse !
Du coup, j'ai trouvé amusant de retourner à cette quête de lire toute la collec' en commençant par cet emblématique repaire des monstres. J'ai donc reposé le seigneur des anneaux...
Ai-je bien fait, amis lecteurs, amies lectrices ? Lisez la suite pour le savoir !
Le début de cette histoire, c'est un peu comme l'Ancien Testament, mais version Harlequin : c'est plein de personnages, qui explique que machin sort avec bidule et que truc est amoureux d'une autre bidule mais n'ose le dire. Alors, bon, il me faut tout de même mitiger le propos, amis lecteurs, amies lectrices. Car là où la bible nous demande la lecture de dizaines de pages, il nous faut ici que trois petites pages. C'est peu. Mais comme ce sont les premières, ben on a presque envie de partir en courant ! Mais encore une fois, c'est bien de ne pas le faire...
Alors, bon, cette reprise ne s'est pas faite en grande pompe. J'aurais pu tomber mieux, comme j'aurais pu tomber bien plus mal (je vous entends au fond, à murmurer John Sinclair, vilains !). Mais avec cette couverture et un sujet pareil, j'étais obligé ! Un tentacule, une épée, des jeunes qui font un jeu de rôle grandeur nature, juste incontournable !
Car la bande d'ados se trouve très vite, à l'initiative du Maître de jeu (appelé plus couramment MJ par les initiés rôlistes), dans une demeure isolée à faire un grandeur nature. Dans la bibliothèque. Parce que toute demeure abandonnée qui se respecte se doit de posséder sa bibliothèque aux rayonnages garnis de vieux livres qui fleurent bon la magie noire (j'aurais d'ailleurs été amusé que les personnages y trouvent le Necronomicon, mais non).
Au début, le MJ, il a juste éparpillé quelques objets dans cette vieille demeure : un bracelet, une épée, un vieux bâton et une canne... et aussi un pouêt-pouêt en forme de pieuvre, pour faire peur (!). Le but de chaque groupe de joueurs étant de retrouver ces objets, car ils sont magiques (hormis le pouêt-pouêt). C'est écrit dans le livre du jeu de rôle.
Sauf que bientôt, la bande de jeunes se retrouve téléportée dans un univers parallèle et de grandeur nature, il passe à Grandeur Réalité. Chacun des personnages détient un pouvoir spécifique que chaque joueur se voit donc maîtriser réellement.
Du coup, de la cave au grenier, ils vont chercher ces objets. Et devront affronter de vrais ennemis, qu'ils sont contraints de vaincre sinon, ben, ils seront maudits.
Parce que ce jeu de rôle inédit, découvert par hasard lors d'un salon, il a été dicté au créateur par de vrais sorciers, bannis sur ce plan parallèle, pour pouvoir revenir dans notre monde afin d'asservir l'humanité tout entière (rien que ça) parce qu'ils sont super forts.
Oui, mais pas aussi fort que cette bande de trous du ... qui font mumuse.
Et puis, il faut dire aussi que ces derniers, ils sont aidés d'un "gardien" (la fausse pieuvre pouêt-pouêt qui devient une créature vraie de vraie, qui a des tentacules et qui saigne vert quand elle s'en fait arracher un ou deux...) Ah oui, il y a aussi le fantôme d'une servante décapitée qui erre à la recherche de sa tête et de ses os calcinés... et ça, ça n'est pas écrit dans le livre de jeu de rôle. Donc on peut dire que les joueurs ont vachement de pot de tomber dans une maison hantée par une gentille fantôme qui est prête à les aider. Un figurant (PNJ pour les initiés rôlistes) vachement pratique en quelque sorte.
Bref, la petite bande s'en sort indemne, parce que les vrais sorciers, quand même, depuis les siècles qu'ils attendent assis sur le bord de leur plan parallèle, ben ils ont dû vachement s'encroûter pour se faire avoir par des gamins !
Donc, à la fin, la maison elle brûle, les vilains restent là où ils étaient, et les jeunes s'en vont avant l'arrivée des pompiers.
Fin
... à non, y'a un épilogue ! Parce qu’il y a un autre abruti de MJ qui a acheté le jeu et qu'il est super impatient de le faire jouer à ses amis !
Bon, lecture sympa, même si quand même un peu bordélique dans la narration, avec des personnages un peu n'importe nawaq, des sorciers à deux balles. Mais ça se lit vite. J'aurais aimé qu'il n'y ait pas cet épilogue franchement évident et du coup vachement évitable !
En guise de conclusion, pour le plaisir de tous, voici quelques extraits qui permettent de dater ce texte à une époque où les jeux de rôles souffraient d'une réputation pas super-méga-bonne. Ah, et puis pour rire un peu, quand même :
- La plupart des filles qu'elle connaissait sortaient avec des passionnés de football. Et voilà qu'elle s'était prise d'intérêt pour un fou de jeux ésotériques".
- Alors que ses copines sautaient et hurlaient dans les gradins des stades, elle jouait à faire semblant de croire aux pouvoirs mythiques de personnages de la troisième dimension" (grande estime de la gent féminine et une incursion dans cette dimension qui nous est perceptible à tous. Peut-être voulait-il parler de la quatrième ?)
- Le garçon était tellement plongé dans l'univers fantastique de ces jeux qu'il confondait souvent ce dernier avec la réalité..." Ben tient, voilà l'argument le plus utilisé par les détracteurs de l'époque. Choisi ton camp, camarade écrivain !
Bref, un bouquin amusant, à redécouvrir par les joueurs ou les MJ qui auraient besoin de souffler entre deux campagnes de l'appel de Cthulhu ou de Donjon et Dragon.
Mais c'est pas obligé, non plus, quand même, hein !


Bruce Coville est un auteur américain né à Syracuse en 1960. On lui doit principalement des romans de science-fiction pour enfants.
Pour la collection Twilight: Where darkness begins, il a signé deux romans : l'amulette ensorcelée (dont je vous parlerai bientôt, si les vents me sont favorables) et le repaire des monstres chroniqué ici. En France, on peut aussi lire de lui la série en quatre parties Mon prof est un extra-terrestre.
Il a reçu en 2000 le prix littéraire E. E. Smith Memorial (aussi appelé prix Skylark, décerné aux auteurs ayant apporté une contribution importante à la science-fiction).

Allez, hop!, la petite couverture originale qui va bien :


Quatrième de couverture :
Derek tenta de se relever, mais un tentacule gluant s'enroula autour de ses chevilles.
« Jenny ! hurla-t-il. Aide-moi ! »
Déjà le monstre attirait le garçon vers sa gueule en émettant un horrible bruit de succion...
Les six amis avaient décidé d'organiser dans cette vieille demeure abandonnée, un sinistre jeu de rôles grandeur nature.
Mais malheur aux perdants, car la règle était formelle : « Si vous échouez, vous périrez ! »
...

Le repaire des monstres, par Bruce Coville
Hachette, collection haute tension – spectres N° 214
Traduction de Philippe Rouard
Titre original: Spirits and Spells, collection Twilight: Where Darkness Begins #15
Illustration de couverture : Richard Martens
Janvier 1986. 148 pages
ISBN : 9782010118470


Le repaire des monstres est ma treizième chronique pour la collection "Haute Tension" .
Lire aussi : "Cercle infernal", "La chambre aux maléfices", "le salon de l'épouvante", "Menaces", "Sommeil de mort", "Vampires en pire", "La terreur des Tongs", "Les fantômes du marais", "Le trésor des druides", "Roses rouge sang", "Attirance", "Danse Macabre" 

lundi 1 février 2021

Les beaux badges, pour le meilleur groupe du monde

Une fois n'est pas coutume, je ne vais parler ni de livre ni de disque...

Bon, un peu de musique quand même, car ce qui m'emmène vers vous aujourd'hui, c'est mon groupe Flat Cactus qui, même s'il n'a jamais fait de concert ni sorti de disque ou de cassette, a quand même marqué son époque.

Cette époque, c'est la fin des années 1980. Steven Pitchounu et moi (sous le pseudo de Chris Deurire), émoustillés par le rock indépendant du moment, avions décidé de former un groupe. Avec les moyens du bord.

Cela n'avait rien de révolutionnaire, on s'amusait beaucoup et on arrivait à entraîner avec nous une bande de copains et copines.

Petit article publié dans Ravioli, mon zine de l'époque.
Petit article publié dans Ravioli, mon zine de l'époque.

On avait même parasité une émission de Hard Rock un soir, diffusée sur les ondes de la mythique Radio Béton de Tours (voir image à côté). Une soirée mémorable, dont la présentatrice de l'époque se souvient encore. Il faut dire qu'on avait mis une sacrée pagaille. 

Notre force, et aujourd'hui j'en reste encore sacrément étonné, c'est d'avoir vendu plus d'une centaine de badges aux couleurs de Flat Cactus, fabriqué artisanalement par Vinylium (dont les Tourangeaux de plus de trente ans se souviennent sûrement) . Un groupe, je vous le rappelle, qui n'avait ni concert, ni disque à son actif, tout juste une participation à une émission radiophonique, nocturne qui plus est !

Ces badges, en vieux nostalgique que je suis, j'ai voulu en refaire. Et c'est à une boîte nantaise, Badges25mm que j'ai confié cette lourde tâche. Le résultat est simplement magnifique, même si je regrette de ne pas en avoir vendu beaucoup... car d'autres motifs attendent derrière pour voir le jour !

Ils sont beaux, les badges, hein ?
Ils sont beaux les badges, hein ?

Flat Cactus, c'est du passé. J'ai bien essayé de relancer la machine avec Steven Pitchounu, mais il ne souffre pas de nostalgie aiguë comme moi et, après l'enregistrement d'une version moderne de notre plus grand tube j'fais des crêpes, il n'a pas voulu aller plus loin. Décision louable et respectueuse, que j'aurais dû suivre.

Mais moi, ce groupe et surtout mon double, ils me collent à la peau.

Du coup, je m'amuse tout seul, et publie des chansons solo sur Bandcamp. (D'ailleurs, cette année, nous fêtons le centième anniversaire de Georges Brassens... et j'ai décidé de publier une reprise de ses chansons une fois par mois. Mais je viendrai vous en reparler. Vous pouvez en attendant aller écouter ma reprise de Le vent, publiée il y a une poignée de jours).

Après l'édition d'un tout petit tirage d'un single sur disquette 3.5" (dispo sur Bandcamp), ces derniers temps SCOOP! je bosse sur une édition en tirage limité de cette fameuse cassette qui aurait dû voir le jour en ... 1988.

Pub publiée dans Ravioli.

Cette cassette, il ne fait aucun doute qu'elle sera accompagnée de badges provenant de Badges25mm, tout est déjà préparé... il n'y a plus qu'à (comme on dit souvent par chez moi).

En attendant, si vous avez un petit groupe, ou si vous animez un site, ou faites un fanzine, le badge reste encore aujourd'hui le support publicitaire le plus chouette que je connaisse (j'en ai toujours au moins un sur ma veste). Et penser à passer par cette boîte me semble ce qu'il y a de plus intelligent si vous voulez un service rapide et de qualité. Cela ressemble à de la retape, et je vais être sincère avec vous, amis lecteurs : leur faire un peu de pub pourrait me permettre d'obtenir un petit bon de réduction sur ma prochaine commande. Mais, honnêtement, même s'il n'y avait pas eu ce possible bon de réduc', je vous aurais quand même pondu ce petit billet tôt ou tard, parce que, encore une fois, je suis fan de badges et cette boîte est topissime... sans parler du fait qu'il était grand temps que je vous parle de Flat Catus, sacrebleu !

Voilà pour ce qui est de cette parenthèse un peu spéciale pour une "chronique" atypique.

Comme je reste hésitant quant à la création d'un nouveau blog réservé à Flat Cactus et Chris Deurire (j'entends déjà madame me dire "encore un ?") je pense utiliser les colonnes de celui-ci pour vous parler de la suite des événements...

Je remets le lien vers ma page Bandcamp, sur laquelle vous trouverez mes infâmes chansons et ces magnifiques badges, ainsi que vers le site de Badges25mm.

Pour ceux qui voudraient devenir mes amis, Chris Deurire est sur FacebookTwitter et même Instagram... Sacré Chris Deurire.

À bientôt pour de nouvelles aventures :) 

vendredi 8 janvier 2021

Les croix de cire, par Serge Laforest

Fleuve noir, Spécial Police - 1964

France, langue française.


Le jeune François Morvan a disparu sur l'île d'Ouessant. Charlet qui y a enquêté revient absolument dépité, sans nouveaux renseignements, sans aucun indice probant : pas de corps, pas de soupçons, quant à la famille - qui pourtant a fait appel à la police - elle reste muette de toute information.
Le commissaire principal Yves Glénan de la police de Brest prend la relève car il est originaire de l'île, et devrait avoir plus de chances pour faire parler ses habitants. Mais il n'est pas encore parti qu'on l'informe d'une nouvelle disparition...
Même si les insulaires ne veulent rien dire, chez les parents des deux jeunes disparus se trouvent les Broellas, ces croix de cire que l'on installe en mémoire des défunts. Cela ne fait plus aucun doute : les disparus ne reviendront jamais...

Nous voilà plongé en plein cœur de l'ile d'Ouessant, ses habitants muets, ses côtes déchiquetés, ses marais mortels. C'est à une visite cependant bien particulière que nous invite le nantais Serge Laforest dans cette enquête policière qui ne manque ni d'action, ni de coups fourrés, ni de bagarres ou de flirt. Une intrigue bien ficelée, une fois de plus, par cet auteur dont j'apprécie décidément énormément le style et qui nous transporte littéralement en ces lieux où le ciel tout comme les regards sont perpétuellement bas, où les filles intrigantes sont aussi charmantes que potentiellement dangereuses et où, même pour l'enfant du pays qu'est Yves Glénan, les bouches restent aussi fermées que les points serrés.
De Serge Laforest, je me régale depuis pas mal de temps déjà des aventures qu'il fait vivre à son personnage Gaunce dans la collection Espionnage (chez Fleuve Noir aussi), mais de celà je viendrai vous parler quand le moment sera venu. J'avais envie de vivre autre chose, tout en restant certain de ne pas être déçus. Et je n'ai pas été déçus. Je reste toujours impressionné par les plaisirs que peut apporter la lecture en général et ce type de littérature en particulier. En cette période où pouvoir m'évader ne m'est pas permis autrement qu'à travers les livres, un voyage dans cette Bretagne mystérieuse (même si ce mystère n'a finalement que le gout des comportements déloyaux, des mensonges et des trahisons humaines) m'a fait le plus grand bien.
Si ce n'est celui-ci, qu'importe le titre que vous seriez amené à trouver, faites vous plaisir, lisez du Serge Laforest.

Serge Arcouët (18 mars 1916 - 28 janvier 1983) était un écrivain Nantais prolifique, qui a utilisé plusieurs pseudos durant sa carrière. Le plus connu est sans doute celui de Serge Laforest, sous lequel il aura écrit pas moins de 80 volumes pour la collection Espionnage et 35 pour la collection Spécial Police aux seins de la fameuse maison d'édition Fleuve Noir.
Pour en savoir plus sur cet incroyable auteur, précipitez-vous sur cet excellent article !


Les croix de cire, par Serge Laforest
Fleuve Noir, collection Spécial Police N°396
Illustration couverture : Michel Gourdon
1er trimestre 1964. 219 pages
ISBN : néant

Les croix de cire est ma troisième chronique pour la collection « Spécial Police » de Fleuve Noir.
Lire aussi : Plainte contre X, Jusqu'au sixième cercle,